INTRODUCTION
De plus
amples détails se trouvent dans les pages suivantes
Combattre
en mouvement tout en étant couvert a toujours été un fantasme pour les
fantassins. Déjà à l’époque Romaine on avait pensé à certaines protections encore
utilisées de nos jours dans certains cas par les forces spéciales. (La
formation de la tortue par exemple.) Mais ces protections restaient encore
précaires. C’est au Moyen Age qu’ont été développées les premières protections
par cuirasses pour les véhiculés et véhiculant. (Soldats et chevaux, à cette
époque.)
Dix
ans avant la découverte de l’Amérique, Léonard de Vinci imagina un chariot en
bois, fermé et propulsé à l’aide d’une manivelle. Il faudra donc finalement
attendre un système plus puissant et moins fatiguant pour commencer à élaborer
de véritables chars d’assauts. L’invention du moteur thermique révolutionna
l’armée. Non seulement on allait pouvoir équiper les sous-marins de systèmes de
propulsion mixtes (électriques en immersion, diesel en surface) mais on allait
pouvoir inventer l’avion et le char d’assaut, en passant par la voiture bien
entendu que nous allions transformer en automitrailleuse. (Une voiture d’époque
remplissant cette fonction est visible dans le film « Hitler, la naissance
du mal ».)
Un
char doit également pouvoir se déplacer dans toute une diversité de terrains
plus ou moins carrossables… Les roues ne sont guères adaptées. C’est ainsi
qu’on créera les chenilles dont on équipa, en l’occurrence, les chars
d’assauts.
Toutefois,
ces innovations ne sont accessibles qu’aux seuls pays capables de se procurer
financièrement de tels matériels modernes. Seules les armées qu’on pourra
qualifier de « modernes » seront équipées dès 1910
d’automitrailleuses.
Comme
on le sait, chaque guerre apporte son modernisme dans beaucoup de domaines.
Dans notre cas, pour rendre mobile les guerres de positions que constitue une
vaste période de
Effectivement,
quoi de mieux qu’un char pour sortir d’une tranchée sans craindre la
mitraille ?
Les
premiers à s’être servi de cette innovation furent les Britanniques. Ils les
transportèrent secrètement jusqu’au front dans des caisses estampillées. Ces
caisses pouvant être prises - à juste titre d’ailleurs - pour des réservoirs
(« tanks » en Anglais) elles donnèrent leur nom à ces engins
révolutionnaires. Les Anglais choisirent de lancer leur nouvelle technologie le
15 Septembre 1916, dans
Les
Français concurrencèrent les Britanniques avec leur char Renault F 17 plus
léger (dont la tourelle est capable de pivoter) qu’ils produisirent par
milliers, ce qui fut décisif quant à l’issue de la guerre.
Du
côté Allemand, on subi l’adversaire, on tente de s’adapter en élaborant en hâte
quelques dizaines de chars mal conçus.
L’erreur
stratégique de
Effectivement,
c’est dès l’accession de Hitler au gouvernement Allemand que l’Allemagne rompit
le traité de Versailles et réactualisa son armée, alors que
Tout
ceci justifie l’expression « avoir une guerre de retard »…
Dès
lors, les blindés furent employés différemment. Les stratèges Allemands
préfèrent la mobilité et la rapidité et allient la force aérienne à la force
blindée, et laissent le soin aux troupes hippomobiles et aux fantassins
d’achever la résistance sporadique tout en escortant la logistique. Les blindés
deviennent autonomes et forment des unités exclusivement constituées de chars,
à l’inverse des armées Alliées qui préfèrent former des unités mixtes de chars
et de fantassins. Autant dire qu’un groupe de chars Allemands n’en faisait
qu’une bouchée : après avoir neutralisé les quelques chars Alliés, il s’en
prenait à longue distance à l’infanterie dont l’armement était inadéquat.
Tout au long du Second Conflit
Mondial, les chars vont devenir beaucoup plus résistants à l’épreuve des coups,
tout comme les bunkers parfois souterrains, mais aussi comme les navires de
guerre. Des armes anti-tank vont également être développées pendant ce
conflit : fusils et canons spéciaux, mines, lance-roquettes portatifs,
grenades antichars, obus perforants, bombes et plus tard missiles anti-tank.
(Hellfire, Maverick etc…à têtes HEAT.)
C’est
ainsi que je vais ouvrir une parenthèse pour en venir aux munitions nécessaires
afin de percer les blindages.
On
distingue deux types d’obus : les obus perforants (aussi appelés obus de
ruptures) et les obus explosifs.
Tout
d’abord, voici un article concernant les débuts des obus explosifs :
C'est en 1708 que l'officier de marine Masson proposa le premier boulet creux d'artillerie. A cette date, l'armée enterra son exposé, classé sans suite. Au cours des décennies suivantes, plusieurs artilleurs se sont intéressés à cette propulsion d'un boulet creux, chargé de matières incendiaires destinées à éclater dans le flanc d'un vaisseau, d'y mettre le feu, puis de le faire couler corps et biens.
Le projet revit le jour grâce au colonel de Bellegarde qui fit procéder à des recherches et des tirs de boulet de cette sorte, avant d'émigrer et d'emporter avec lui le fruit de ses expériences.
Deux officiers d'artillerie qui ont supervisé les travaux du colonel de Bellegarde (le Lieutenant François Fabre et le Capitaine Choderlos de Laclos) vont poursuivre les recherches, mais il se trouve que malheureusement, des éléments vont les mettre rapidement dos à dos et non côte à côte. En 1803, une maladie mortelle frappe Laclos tandis que Fabre est nommé directeur général des Forges.
Jamais la marine ne voudra utiliser cette arme jugée trop meurtrière pour l'ennemi, qui ne tarderait pas à la fabriquer et à l’utiliser à son tour contre nos vaisseaux, inférieurs en nombre. Ce qui privera Paris d'une place Trafalgar... Mais, grâce à la pugnacité de Fabre, Berthier les acceptera pour l'armée de terre.
Chantal HELAIN, in Historia 687,
Extraits
L’obus
explosif est adapté pour détruire toute cible non blindée. En effet, un obus
perforant n’est autre qu’une sorte de projectile lancé à une vitesse plus
importante qu’un obus explosif dans le but de traverser une paroi épaisse ou
trop dure pour qu’une explosion suffise à faire exploser la cible. On utilise
donc simplement la force cinétique de l’obus. Employer un obus explosif contre
un char ou un bunker est peu judicieux. Certes vous entamerez le blindage, mais
plusieurs coups au même endroit vont être nécessaires pour que l’intérieur de
la cible soit atteint. Au contraire, employer un obus perforant pour détruire
une maison ou un véhicule est totalement inadapté. La maison (ou le véhicule)
sera traversée de part en part, mais elle restera debout.
Un
obus explosif est utilisé pour détruire un bâtiment non blindé telle qu’une
maison, une voiture ou un groupe de fantassins. L’explosion détruit une maison,
met le feu à un véhicule ou projette des shrapnels afin de tuer les fantassins,
selon le type d’obus. Les obus chimiques (dits explosifs, donc à faible
vélocité) HEAT (pour faire l’analogie avec l’actualité) (High Explosive
Anti-Tank) projettent une matière brûlante (du propergol) lors de l’impact sous
la forme d’un jet dirigé vers ce qui leur fait face, grâce à un petit tube dans
le nez de l’obus. (Un blindage ou une paroi par exemple.) On peut dire que les
obus HEAT sont donc incendiaires. Le blindage fond et est projeté à l’intérieur
de la cible, tuant tout le personnel en les brûlant. Lorsque la cible est une
maison, l’explosion n’est autre que la libération de ce produit brûlant,
détruisant la pièce où il se trouve. Seulement, lorsque le blindage est trop
puissant, l’obus HEAT ne parvient qu’à faire fondre une partie superficielle du
blindage. Voir annexe.
Afin
de percer les plus imposants blindages, il fallut trouver un obus résistant,
capable de transpercer la cible avant d’exploser. Lors de
Les cuirassés rapides classe Iowa, lancés pendant la guerre mais sur plans de 1938, reçurent 3 ponts blindés :
Supérieur,
de
Fonction Protection,
Stratic.org (extrait)
Le
principe de l’obus de rupture de base est simple. Il s’agit de percer le
blindage et d’utiliser les morceaux de blindage en tant que nouveaux
projectiles, en complément du projectile initial. Ensuite, il se passe un effet
« boule de neige » puisque ces nouveaux projectiles incandescents et
projetés à une vitesse très élevée vont transpercer d’autres parois etc… Le
personnel se trouvant dans les pièces touchées est donc neutralisé par les
shrapnels.
Un
autre principe est de consolider un obus explosif pour qu’il puisse traverser
les parois blindées avant d’exploser, un temps donné après. (Quelques
millisecondes.)
Refermons
temporairement la parenthèse pour en revenir aux chars modernes.
Les
chars n’ont pu être utilisés de façon correcte lors de la guerre de Vietnam à
cause de la végétation. En revanche, ce sont les hélicoptères qui firent leur
apparition de manière très imposante, mais cela n’a pas suffit pour avoir la
maîtrise du terrain.
La
technologie a permis de développer des systèmes d’aides à la conduite du tir
avec l’élaboration de télémètre laser couplé à un ordinateur balistique dont le
but est de calculer la correction à appliquer à l’angle et à l’orientation du
canon en fonction de la distance, direction et vitesse du but, au type de munition
présent dans la culasse puisqu’un canon peut tirer plusieurs types d’obus, la
vitesse et la direction du char tireur, la vitesse et la direction du vent etc.
Il suffit d’envoyer une signature laser sur la cible et de tirer… A la portée
de n’importe qui. Les parades à cette technologie n’ont pas tardées à
venir : des détecteurs réagissants lorsqu’un rayon laser accroche le but
indiquent que le but est visé. Il semblerait (et c’est encore logique) que la
direction où le tireur se trouve est également
connue par le but. (Comme on localise la direction d’un émetteur radar
par ondes électromagnétiques ou encore un émetteur sonar actif.) D’ailleurs, le
principe de fonctionnement du télémètre laser est identique : on connaît
la vitesse de la lumière (la célérité de la lumière) à l’altitude où l’on se
trouve (données théoriques, mais variant selon le niveau d’humidité dans l’air,
le climat… En temps de brouillard la vitesse de la lumière est moins élevée
qu’en temps sec. Certes il s’agit d’une infime variation, mais on doit prendre
en compte l’ensemble des données afin
d’obtenir une distance précise) donc il suffit d’envoyer un
« ping » sur la cible et de calculer le temps α1
qu’il met pour revenir. Avec ce principe, on connaît la distance séparant le
tireur du but. Il suffit de renouveler le processus après un temps donné t et
de calculer la différence des deux temps α1 et α2.
On obtient ainsi un temps v qui n’est rien d’autre que le temps image de la
distance parcourue pendant un temps donné t. Avec les informations déduites du
calcul simple de la distance par rapport au temps, on obtient la vitesse.
Ce
principe est utilisé par les forces de l’ordre pour effectuer des contrôles de
vitesse, soit par radar par ondes électromagnétiques, soit par radar laser. Il
est utilisé dans la marine pour des applications civiles (sondeurs pour
connaître la profondeur d’eau en dessous de la quille d’un bâtiment submergé ou
immergé) mais aussi militaires pour calculer la distance entre l’émetteur et le
but aérien, terrestre, immergé ou submergé. L’orientation est connue par le
mouvement de rotation de l’émetteur-récepteur d’ondes. (Sachant que la lumière
n’est autre qu’une onde ayant une fréquence très élevée alors que le son
audible est inférieur à vingt ou vingt-cinq KiloHertz, et supérieur à vingt ou
vingt-cinq Hertz, ceci dépendra des capacités de chacun.) L’émetteur va donc
envoyer une multitude de « pings » en un temps très court, ce qui va
permettre d’avoir une résolution de qualité variant avec le nombre de
« pings » par secondes pour rester dans le système SI.
Une
autre application d’ordre météorologique est très connue : celle de
connaître la distance nous séparant d’un impact de foudre. En calculant le
temps entre l’apparition de l’éclair et la perception du tonnerre. (En
négligeant le temps mis par la lumière pour vous parvenir, et en négligeant le
problème de la température, la distance se calcule en multipliant le temps en
seconde et la vitesse du son qu’on arrondira à
Des
problèmes dus à la réfraction de la lumière lorsque le rayon traverse une
plaque de verre ou de plastique, ou un nuage plus au moins chargé d’eau, ou aux
différentes températures des couches d’eau lorsqu’on se trouve en possession
d’un sonar ou asdic déforment les données obtenues. C’est notamment le cas
lorsqu’on plonge un objet rectiligne dans l’eau, on remarque qu’il est
« cassé » à l’endroit de séparation entre l’air et l’eau. Ce
phénomène est lié à la vitesse de la lumière (ou de l’onde employée, sonore ou
lumineuse) dans les différentes couches traversées par ce même rayon ou onde.
(La vitesse de la lumière varie.) Alors, en superposant plusieurs couches
(séche, humide, brouillard puis fumée par exemple) on obtient un résultat peu
fiable.
La
parade est de lancer des grenades fumigènes dans la direction du tireur, ce qui
rend inopérant son système laser. Soit le tireur utilise les données précédemment
obtenues, dont la fiabilité diminue avec le temps, (un ou plusieurs paramètres
peuvent avoir changé) soit il attend que la fumée se dissipe (pour voir la
cible masquée derrière le rideau de fumée ou pour pouvoir se servir à nouveau
de son télémètre) en risquant une réplique de la part de l’adversaire,
(l’adversaire ne voit plus non plus son ennemi) soit il se passe de télémètre
et effectue la surélévation et la correction lui-même.
D’autres
parades électroniques existent et consistent à brouiller l’onde reçue, ce qui
rend le résultat totalement incrédible mais le tireur peut savoir que le but
est en train de brouiller l'onde.
Ce
système d’aide permet même de pouvoir tirer sur des hélicoptères avec la pièce
principale, sans plus de difficulté. La seule problématique sera le possible
changement de direction du but entre le moment où vous « pinguez » le
but et le moment où l’obus l’atteindra.
Concernant
le moteur d’un char Abrams M1A2, il est actuellement capable de développer
1 500 chevaux, pour 21,6 chevaux par tonne. (Un coefficient compris entre
20 et 25 signifie que le char possède un bon rapport poids-puissance. Un char
trop lourd ou trop peu puissant possède un coefficient inférieur à 20 hp/ton.)
Au début, les moteurs fonctionnaient à l’essence, ce qui favorisait les
incendies. Lors du Second Conflit Mondial, on développa le moteur diesel, les
chars explosaient moins facilement, sauf en cas de coup dans la réserve de
munition. (Il est à noter qu’en ce qui concerne le char Abrams, lorsque le
magasin à munitions est touché, six autres obus sont stockés ailleurs dans le
char, bien qu’en général un coup au but à cet endroit peut sembler fatal au
moins pour l’équipage, les faits ont déjà paradoxalement démontré l’inverse.)
Le char Abrams fonctionne à l’aide de turbine à gaz. Pour diminuer le risque
d’incendie, un gaz spécial non nocif est présent à l’intérieur du char, mais
ceci ne constitue pas un rempart à un coup mortel.
Le
blindage (Chobham dans le cas des Abrams) des chars est inégal. Le moteur n’est
protégé que par un blindage arrière de
L’avant
de la tourelle est renforcé par un blindage Chobham de
Comme
vous l’aurez remarqué, un char est conçu pour un combat frontal. De plus,
lorsque la tourelle est dirigée à 180°, le canon ne peut être abaissé à un
angle égal à celui correspondant à une position de tourelle tournée à 0 et
encore moins à 90 ou 270°.
Le
profilage des chars est étudié pour faire ricocher les obus et pour augmenter
le blindage effectif. Un blindage de
Le
blindage composite à l’uranium neutralisé est très difficile à usiner puisque
le métal est très dur, qu’il possède une température de fusion de 1 130°C
et une température d’ébullition de 3 850°C. C’est pourquoi les profils
« au couteau » des chars et autres véhicules qui l’utilisent en tant
que blindage.
Si
le blindage des chars se solidifie de jour en jour, si les bunkers sont munis
de plusieurs parois épaisses en étant enterrés… Il faut adapter l’armement qui
n’est plus adéquat. C’est un cercle vicieux, stoppé (dans le cas des chars) par
les paramètres rapport poids-puissance (chevaux par tonne) et pression au sol
(Kilogrammes par centimètres carrés) dans un premier temps, et ensuite par la
capacité financière dans la recherche pour l’armée dans un second temps, qui
rend impossible à un pays ayant une économie faible de pouvoir développer un
blindage adapté aux armes adverses et également des armes adaptées au blindage
des pays adverses.
Concernant
les forces aériennes, le blindage ne protège que légèrement le pilote, car il
alourdirait l’avion ou l’hélicoptère. En revanche, on constate la disparition
de cuirassés tout comme des canons de marine.
L’explication
se situe du côté financier. Il n’est pas rentable d’utiliser plusieurs
centaines de millions de Dollars ou quelques milliards de Dollars afin de
construire un bâtiment fortement blindé qui sera détruit par un simple missile
anti-navire à tête d’uranium neutralisé. Un tel navire n’a plus raison d’être
puisque les batteries ou canons de DCA ont une portée, une puissance et une
précision moindres par rapport au missile guidé. En revanche, le coût de
revient de tourelles d’artillerie navale est exorbitant, y compris en terme de
maintenance. Une simple plate-forme lance-missile suffit. Si il fallait doter
les navires de blindage spécifique, nous pourrions, là, parler de risque de
pollution, car il serait nécessaire de construire des bâtiments dotés de
cinquante mille à cent mille tonnes d’uranium appauvri. 0,2 pourcent de cette
masse représente néanmoins cent à deux cent tonnes d’U235, si le bâtiment est
coulé (à l’aide de plusieurs torpilles ou missiles capables de percer ce
blindage) ces quelques centaines de tonnes d’U235 se retrouvent au fond de la
mer.)
D’autre
part, le combat moderne impose mobilité et rapidité, incompatibles avec cette
masse de blindage. Les bâtiments de volume important, autant sur mer que sur
terre ou air sont à proscrire, car immédiatement détectés par les satellites ou
radars. De plus, plus le volume de la cible est important, plus la chance de
porter un coup sur cette cible est grande.
Nous
en venons à l’élaboration de profils ou matières « furtives ». Les
profils sont élaborés de façon à réduire la signature radar (profilages
incompatibles avec des blindages surdimensionnés ou des volumes trop
importants) et matières capables
d’absorber les ondes électromagnétiques par exemple. (Peintures spéciales, de
couleurs claires en dessous des avions ou sur les navires pour qu’on les
confonde avec la couleur du ciel, et peintures plutôt sombres au-dessus des
avions pour que vus du ciel, on les confonde avec le sol sombre la nuit ou
au-dessus des forêts, villes, villages ou étendues d’eau.)
Je
pourrais encore traiter beaucoup de points essentiels, mais je vais terminer
par un point de vue balistique sur les munitions et blindages, pour conclure ce
petit exposé allégé, car j’ai conscience que le lecteur ne maîtrise pas
forcément le vocabulaire et les stratégies spécifiques.
Suite
à l’apparition de blindages de plus en plus consistants ou résistants, de moins
en moins traversables, que des munitions explosives ou cinétiques ne pouvaient
plus traverser, sont apparues les munitions à l’uranium inerte.
En
fait, il s’agit du même métal que celui composant le blindage Chobham.
Actuellement,
on fabrique des balles, obus, bombes ou missiles à l’uranium inerte.
Le
principe est simple et très avantageux :
Lorsque
la flèche d’uranium neutralisé entre en contact avec un solide, celle-ci grâce
à sa dureté va dans un premier temps percer le solide, puis s’échauffer,
atteindre sa température de fusion, faire fondre le solide tout en continuant
sa trajectoire grâce à son importante force cinétique fournie au moment du tir.
Ensuite, la flèche va s’auto-aiguiser, va projeter les morceaux incandescents
du solide (blindage, béton armé) à l’intérieur de la cible tout en brûlant tout
ce qui se trouvera sur son passage en raison de sa température de fusion
élevée… Jusqu’à son immobilisation, où elle refroidira comme la cible.
Le
résultat est donc très rentable puisque cet obus remplit la fonction d’un obus explosif
à tête renforcée, tout en étant très peu cher puisqu’il s’agit d’une flèche de
petit diamètre dont le noyau est constitué de déchet neutralisé d’uranium,
recouvert d’une protection.
L’obus
est donc tiré par un canon standard de
Un
obus APFSDS (pour Armor Piercing, Fin Stabilized, Discarding Sabot) possède une
vitesse initiale de 1 661 m/s, mais sa capacité de pénétration diminue en
fonction de la distance du but.
Un
obus HEAT possède quant à lui une vitesse initiale de 1 330 m/s, mais sa
capacité de pénétration diminue en fonction du type de blindage de la cible. La
faible vélocité d’un obus explosif fait qu’à longue distance, le but a le temps
de changer de position avant l’impact et peut éviter un tir mortel. (Limite de
portée aux environs de quatre à cinq Kilomètres.)
Les
missiles et les bombes à l’uranium neutralisé sont appelés « munitions
perce-bunkers ». C’est-à-dire que
la munition sera utilisée afin de percer un bunker enterré à environ cinquante
ou cent mètres dans le sol, tout dépendra de la constitution du sol. (On
pénètre beaucoup plus facilement dans le sable que dans la roche !)
Le
missile en question, lorsqu’il est tiré, va prendre de l’altitude afin
d’augmenter sa vitesse lors de sa descente, et donc sa force cinétique. Il va
parcourir le maximum de distance à très haute altitude pour deux raisons :
celle que je viens d’énoncer (pouvoir percer plusieurs dizaines de mètres de
solide) et pour consommer le moins de carburant possible. (Le missile est en
orbite autour de la terre et redescend au dernier moment, le plus
perpendiculairement possible avec le sol.) Le missile possède un renfort en
uranium inerte à l’avant afin de pouvoir pénétrer dans le solide. Lors de la
pénétration dans un bunker enterré par exemple, le missile va comprimer la terre,
roche ou autre élément constituant le sol et va percer la paroi du bunker en
projetant les constituants du sol et de la paroi à l’intérieur du bunker. La
pièce percée et les pièces avoisinantes sont écrasées. Si le missile est équipé
d’un étage « explosif » alors il va exploser avec un laps de temps de
décalage afin d’écraser ou de faire exploser le restant du bunker. Ceci reprend
donc le même schéma que la bombe.
Les
autres missiles sont souvent à basse vélocité, donc souvent à tête HEAT. (Sauf
en ce qui concerne les missiles anti-aéronefs, qui doivent avoir une vitesse -
ou vélocité - plus importante que leur cible - avions, hélicoptères, missiles…
- et qui doive faire exploser la cible, sans pour autant avoir de tête
renforcée.) Il faut savoir qu’un obus HEAT est tout autant adapté qu’un obus
sabot pour détruire un hélicoptère. (Dans la théorie, car un HEAT est moins
rapide qu’un sabot, donc laisse plus de temps à la cible pour changer de
position.)
Certaines
anomalies portent à croire qu’il est nocif de rester à proximité d’un impact
causé par des munitions à l'uranium neutralisé. Ce n’est pas une surprise,
puisque la munition est formée d’uranium, seulement la polémique incrimine les
autorités de ne pas avoir insisté sur le fait qu’il était possible de
développer un cancer suite à l’exposition aux poussières d’uranium inerte. Des
soldats ont campé à proximité de carcasses de véhicules détruits grâce à ce
genre de munition. Plusieurs développent des cancers ou générèrent des enfants
malformés. Même si ce fait s’ajoute à d’autres erreurs (inhalation
d’insecticide très puissant, par méprise des consignes du fabriquant. A ce
sujet, j'insisterai sur la puissance des insecticides. Le Zyclon B, employé par
les SS dans les camps d'exterminations pendant la Seconde Guerre Mondiale
n'était qu'un insecticide !) on ne peut pas l’ignorer. Pour donner un élément
de comparaison, par exemple un bon fumeur a autant de risque de développer un
cancer en fin de vie (après soixante ans) et à condition qu’il ait commencé à fumer
avant l’âge de vingt ans, qu’un soldat non fumeur s’étant trouvé à côté d’une
carcasse détruite par munition à l’uranium inerte pendant une durée d’une
douzaine d’heures. (A condition que l’impact ait eu lieu dans la même journée
et qu’il ne pleuve pas. Sinon, les poussières potentiellement dangereuses sont
clouées au sol.)
A
un ou plusieurs kilomètres, même en cas de vent, la poussière est diluée, une
partie retombe, une autre se noie dans les étendues d’eau immense de la planète
et ne représente que peu de danger, sauf en cas de conflit mondial où plusieurs
milliers de tonnes d’uranium, même inerte, serait disséminé un peu partout et
pourrait causer quelques dommages.
Pour
en terminer avec cette introduction sur les chars, je vais présenter les différents
types de blindés modernes
Le
MBT (Main Battle Tank) tel qu’un Abrams est le char standard, progéniture de
son esquisse pensé pendant
Le
canon n’est plus une arme d’avenir, celui-ci se verra remplacé par le missile,
capable de corriger un tir manqué ou d’atteindre une cible cachée ou à une
distance hors de portée par les canons ; même si le prix des missiles
empêche les petits pays de suivre les grands, ils sont obligés de s’aligner par
la force des choses (ou alors – comme nous l’a démontré le cas Irakien – sont
balayés en quelques jours de combats) et alors, ne sont pas capables de
rivaliser avec eux. Mieux vaut s’écraser et tenter une alliance.
La
guerre en Irak (Mars 2003) montre qu’on entre dans une nouvelle ère. Les chars
et les stratégies devront être réadaptés à un combat de rues, les protections
individuelles devront parer à une attaque kamikaze, le personnel devra être
formé au combat contre des civils terroristes au milieu de civils pacifistes et
les idéologies et stratégies politiques devront évoluer de façon à pouvoir
adopter la meilleure défense contre le terrorisme.
Il
ne faut pas pour autant abandonner les tactiques et matériels développés ces
vingt dernières années, car un conflit standard peut toujours éclater tel un
orage. (Cela ne prévient pas.)
Annexes
Le blindage et les têtes.
Energie cinétique et obus "Sabot" :
Toutes les pièces fonctionnent
sur le même modèle. Un obus et une charge explosive sont placés au fond d'un
long tube. (Canon.) La base du tube est fermée, l'autre bout, non. La charge
explosive crée un gaz chaud en expansion. Il propulse la charge hors du tube à
grande vitesse. A la sortie du tube, les obus à haute vélocité atteignent une
vitesse de 1 000 à
Il a fallu encore plus d'esprit
créatif pour imaginer le dernier‑né des obus pénétrants l'obus
"Discarding sabot". Cet obus composite est assemblé autour d'une
sorte de mince barreau de métal extrêmement dense. Ce barreau est entouré d'un
sabot en deux morceaux qui permet de le fixer à l'avant d'une douille normale,
afin d’adapter le diamètre du barreau au diamètre de la douille de façon à
pouvoir être tiré par un canon de
Les "barreaux" sont généralement en alliage de tungstène, (comme le carbure de tungstène) qui est plus dur que l'acier, ou des barreaux dont le coeur est en uranium neutralisé (ce matériel est toutefois moins puissant. Le tungstène possède une température de fusion de 3 400°C et d’ébullition de 5 700°C. L’uranium neutralisé possède quant à lui un point de fusion à 1 130°C et d’ébullition à 3 850°C mais il a l’avantage d’être fourni gratuitement. Le tungstène est d’autre part deux fois plus dur que l’uranium neutralisé, avec une dureté de 500 Wickers contre 250 Wickers seulement pour l’uranium neutralisé) plus dense que l'acier, et concentrant donc dans son centre plus de puissance.
Densité des matériaux pour comparaison : Eau, 1 ; Acier, 7,8 ; Bronze, 8,4 à 9,2 selon le mélange ; Plomb, 11,3 ; Uranium, 18,7 ; Uranium appauvri, 19,1 ; Tunstène, 19,3.
Une enveloppe de métal autour du cœur d'uranium neutralisé empêche à la légère radioactivité résiduelle de se dégager.
Les obus et les têtes HEAT :
Les têtes HEAT, (anti‑char
à haut pouvoir explosif) connues aussi sous le nom de têtes "à énergie
chimique" ou "à charge profilée", ont été développées pendant
La tête explosive des munitions HEAT a la forme d'un cône inversé. Les côtés et l'arrière de la tête de l'obus sont en métal très dur, alors que le nez est en métal très léger. Quand il touche sa cible, un contact placé dans le bout de la tête met à feu la munition. Celle‑ci explose dans le sens de la moindre résistance, qui est droit devant, à l'intérieur du tube du nez. L'explosion n'est rien d'autre qu'une expulsion de gaz brûlants qui émerge hors du nez de l'obus. Mais ce jet est tellement chaud qu'il se mêle au métal du blindage, diffusant un peu partout des morceaux de métal en fusion et des gaz brûlants. Ce qui n'est pas détruit est à coup sûr brûlé. Les têtes HEAT actuelles ont de petits tubes dans le bout de leur nez pour concentrer l'explosion en un jet le plus chaud et le plus dense possible.
Toutes les têtes HEAT fonctionnent de la même manière quelle que soit leur vélocité. Ce sont donc des missiles et des obus relativement lents dont le pouvoir de pénétration est le même que les munitions cinétiques à haute vélocité. En fait, la plupart des missiles et des obus HEAT de fort calibre peuvent pénétrer dans une épaisseur d'acier supérieure à tout ce qu'arrive à faire le plus puissant des canons de char à haute vélocité.
Les obus HEAT étaient si efficaces que certains canons de chars furent redessinés pour ne tirer qu'eux. Les têtes HEAT ont plus d'impact si elles ne tournoient pas, ce qui donne encore un avantage aux missiles et aux fusées par rapport aux obus tirés par un canon rayé. Un pays alla même jusqu'à imaginer une tête HEAT tournant dans l'autre sens pour contrebalancer l'effet de ses canons rayés. C'était finalement une bonne raison pour passer au canon à âme lisse.
Le blindage
L'acier :
Au début du siècle, les blindages
d'acier étaient déroulés en plaques, coupés aux dimensions, et ensuite
assemblés et rivetées ensemble. Cependant dans les petits conflits des années
30 et dans les premières années de
On souda alors les plaques ensemble ou, mieux, on les coula d'une seule pièce.
Aujourd'hui le blindage des chars est coulé en quelques grandes pièces de plusieurs tonnes. Le système de moulage et de traitement produit un durcissement spécial sur la surface extérieure. Ce côté durci détourne les obus ou fait éclater les plus faibles charges. La texture moins solide de l'intérieur assure qu'en cas de pénétration de la surface, l'ensemble du blindage ne va pas éclater. L'intérieur de la structure est souvent couvert de Kevlar ou d'un autre produit "balistique". Cela empêche la diffusion de fragments de blindage ou d'obus à l'intérieur du char en cas de pénétration. Ce revêtement balistique est censé arrêter au moins les plus gros fragments, réduisant ainsi les dommages et les blessures infligées par une pénétration.
Blindage incliné, Blindage Arrondi :
Depuis le fameux T‑34, (produit en 1941) les chars ont utilisé les blindages inclinés pour augmenter l'épaisseur réelle de leur blindage, mais aussi les ricochets. Un des premiers remèdes contre les têtes HEAT fut de changer la forme des plaques de blindage. Au lieu d'assembler les plaques à angle droit, dans les années 50, les corps et les tourelles des chars furent dessinés avec des angles arrondis. Ce blindage permettait aux coups de mieux rebondir, ou au moins aux obus HEAT et à leur jet de gaz de frapper le blindage selon un angle qui dévierait le jet dans l'air, plutôt qu'au coeur du char. Bien entendu, un tir de HEAT de plein fouet reste fatal.
Le blindage composite :
Les blindages composites et Chobham furent inventés dans les années 70. Ce blindage est fait de couches de métal à haute densité/haute résistance et de céramiques plastiques de haute résistance à la chaleur. Les couches non métalliques jouent le rôle de pièges à chaleur ou de réflecteurs, réduisant la température du jet de gaz beaucoup plus vite que le métal. Cela veut surtout dire que le jet pénètre moins profondément.
Chobham et autres composites :
Le blindage composite a une surface extérieure d'acier durci, comme les blindages normaux. Mais en dessous, on trouve des couches successives de métaux et céramiques. Sur les Abrams, la première couche intérieure est en uranium inerte, une substance presque deux fois et demie plus dure que l'acier. D'autres couches suivent : céramique et métaux. La céramique résiste mieux à la chaleur, et les métaux résistent mieux à l'énergie cinétique. L'effet global, c'est celui d'un blindage qui résiste à l'énergie cinétique au moins aussi bien qu'un blindage classique, et qui absorbe le jet brûlant d'un obus HEAT si bien qu'ils en deviennent presque inutiles.
La couche finale intérieure du blindage est un plastique ou un métal spécial qui résiste à l'éclatement au moins aussi bien que le tissu "balistique".
Le mélange exact du blindage Chobham est plus complexe qu'un simple empilage. Les céramiques peuvent être coulées dans une structure en nid d'abeille, ou le contraire. Les couches peuvent venir l'une sur l'autre ou se recouvrir selon des systèmes complexes.
Tous les blindages ont en commun qu'ils sont fabriqués en plaques. Les chars qui "adoptent" ce nouveau blindage doivent abandonner les formes arrondies et revenir aux angles aigus. D'où le profil au couteau du M1xx, du léopard et du châssis avant des séries T‑72 et T‑80 Russes.
Le blindage réactif :
Pendant ce temps, les Israéliens développaient une défense bien plus simple contre les HEAT. Ils accrochaient de petites boîtes explosives renforcées à l'extérieur du véhicule. Insensibles au shrapnel et aux balles, ces conteneurs explosent au contact d'un obus HEAT, mais ils le font vers l'extérieur, rendant inopérant le jet de gaz du HEAT. Cela réduit de beaucoup la pénétration du blindage. Les Israéliens appellent cela un blindage "Blazer".
Le blindage réactif peut être adapté à presque tous les types de blindages, et donne au véhicule une bonne protection contre les HEAT. Il a cependant des désavantages. D'abord cette épaisseur de "boîtes" peut piéger les obus et les dévier vers d'autres parties du char, quelquefois plus vulnérables encore. Ensuite, dès qu'un conteneur a arrêté un HEAT, le char perd à cet endroit, sa protection. Cela risque de tourner mal si un autre HEAT frappe au même endroit. Enfin, dernier inconvénient, le char transporte aussi des équipements ou du personnel à l'extérieur, tout près de ces boîtes. En plus, les blindages réactifs ne résistent pas aux obus à haute vélocité. Les boîtes explosent sans pouvoir rien arrêter, alors que l'obus poursuit son chemin.
Les alliages légers :
Quelques chars légers et beaucoup
d'AFV légers (transport de troupes) ont abandonné l'acier pour des alliages de
métaux légers. L'aluminium est un des plus communs. Par exemple, les
Etats-uniens utilisent l'aluminium pour leur M113 et leur M2/M3.
Le HEAT amélioré :
Pour combattre le blindage
réactif, de nouvelles têtes HEAT ont été inventées. La tête "à deux
étages" a une petite charge explosive au bout d'une sonde. Cette charge
est supposée mettre hors d'état le blindage réactif. Bien sûr, la (bonne)
charge suit, et s'attaque au blindage exposé à nouveau. Aujourd'hui, le missile
TOW
L'autre technique, c'est d'augmenter le diamètre de la tête HEAT. Cela crée un jet de gaz encore plus puissant, ce qui lui permet de compenser l'explosion réactive, ou de pénétrer plus profondément dans des matériaux composites. La tête du missile Hellfire a été conçue dans ce sens.
On ne sait pas grand chose de la
quantité de dommage infligée par un tir non pénétrant. Pendant
Les dommages indirects sont spécialement importants dans le cas d'un Abrams atteint par un ATGM (Anti-Tank Guided Missile) ou un HEAT. Si les dommages indirects ne sont pas un problème, l’Abrams peut négliger les missiles tirés sur son avant parce qu'il n'ont pratiquement aucune chance de pénétrer. Cependant, si des dommages indirects peuvent survenir, les tirs d'ATGM pourront tuer les membres d'équipage ou causer d'autres dommages.
Sources
Advanced
Technology Warfare
The modern US
Army
Weapons and
Tactics of the Soviet Army – New Edition
USAREUR
Armor
International
Defense Review
Jane’s All the
World’s Aircraft
Jane’s Armor
& Artillery
Jane’s Defence
Weekly
Jane’s
Infantry Weapons
Soviet
Military Power
Operator’s
Manual, Tank, Combat, Full-Tracked, M1
Organizational
& Tactical Reference Data for the Army in the Field
Tank Combat
Tables
The Tank &
Mechanized Infantry Battalion Task Force
Tank
Platoon
Stratisc.org
FAS.org
et l'ensemble des sites liés
RMC
Vol. 4 N° 1 et 2
Historia
687
Encyclopedia
Encarta 2003
Quelques
autres sources indispensables pour obtenir des renseignements d’ordre physique
sur les matériaux, et d'ordre médical
©
Pascal VILLARS