INTRODUCTION

De plus amples détails se trouvent dans les pages suivantes

 

 

Combattre en mouvement tout en étant couvert a toujours été un fantasme pour les fantassins. Déjà à l’époque Romaine on avait pensé à certaines protections encore utilisées de nos jours dans certains cas par les forces spéciales. (La formation de la tortue par exemple.) Mais ces protections restaient encore précaires. C’est au Moyen Age qu’ont été développées les premières protections par cuirasses pour les véhiculés et véhiculant. (Soldats et chevaux, à cette époque.)

Dix ans avant la découverte de l’Amérique, Léonard de Vinci imagina un chariot en bois, fermé et propulsé à l’aide d’une manivelle. Il faudra donc finalement attendre un système plus puissant et moins fatiguant pour commencer à élaborer de véritables chars d’assauts. L’invention du moteur thermique révolutionna l’armée. Non seulement on allait pouvoir équiper les sous-marins de systèmes de propulsion mixtes (électriques en immersion, diesel en surface) mais on allait pouvoir inventer l’avion et le char d’assaut, en passant par la voiture bien entendu que nous allions transformer en automitrailleuse. (Une voiture d’époque remplissant cette fonction est visible dans le film « Hitler, la naissance du mal ».)

Un char doit également pouvoir se déplacer dans toute une diversité de terrains plus ou moins carrossables… Les roues ne sont guères adaptées. C’est ainsi qu’on créera les chenilles dont on équipa, en l’occurrence, les chars d’assauts.

 

Toutefois, ces innovations ne sont accessibles qu’aux seuls pays capables de se procurer financièrement de tels matériels modernes. Seules les armées qu’on pourra qualifier de « modernes » seront équipées dès 1910 d’automitrailleuses.

Comme on le sait, chaque guerre apporte son modernisme dans beaucoup de domaines. Dans notre cas, pour rendre mobile les guerres de positions que constitue une vaste période de la Première Guerre Mondiale (1915 à 1917) on a fait appel à ces mastodontes, ou « tas de ferrailles mobiles » quand on les compare à nos chars actuels.

Effectivement, quoi de mieux qu’un char pour sortir d’une tranchée sans craindre la mitraille ?

Les premiers à s’être servi de cette innovation furent les Britanniques. Ils les transportèrent secrètement jusqu’au front dans des caisses estampillées. Ces caisses pouvant être prises - à juste titre d’ailleurs - pour des réservoirs (« tanks » en Anglais) elles donnèrent leur nom à ces engins révolutionnaires. Les Anglais choisirent de lancer leur nouvelle technologie le 15 Septembre 1916, dans la Somme. Malheureusement, leurs quarante-neuf chars mirent en évidence un sérieux malaise, dû aux résultats très décevants. Les chars souffraient de leur poids trop élevé et de leur nombre trop faible. Ce dernier point fut rectifié l’année suivante (Novembre 1917) car quatre cent chars percèrent à Cambrai, permettant la capture d’environ huit mille soldats et d’une centaine de canons.

Les Français concurrencèrent les Britanniques avec leur char Renault F 17 plus léger (dont la tourelle est capable de pivoter) qu’ils produisirent par milliers, ce qui fut décisif quant à l’issue de la guerre.

Du côté Allemand, on subi l’adversaire, on tente de s’adapter en élaborant en hâte quelques dizaines de chars mal conçus.

 

L’erreur stratégique de la France a été de penser que l’Allemagne ne pouvait la doubler en terme de matériel militaire tel que les chars ou sous-marins, ce qui eut pour conséquence de réduire la vigilance, conséquence amplifiée par la construction de la ligne Maginot. La réduction de la vigilance entraînant une stagnation en terme de stratégie et de renouvellement du matériel qui semblait inutile et présentait comme inconvénient non négligeable de ne pas être gratuit. Cette stagnation stratégique ancre l’armée Française dans la stratégie de la Première Guerre Mondiale, ce qui empêcha les progressions matériels et stratégiques. (Tous deux devant être liés.) Au contraire, l’Allemagne su parer à ces carences et dépassa ses voisins.

 

Effectivement, c’est dès l’accession de Hitler au gouvernement Allemand que l’Allemagne rompit le traité de Versailles et réactualisa son armée, alors que la France par exemple avait conservé son armement de la Première Guerre Mondiale. (Ou alors il s’agissait d’armement conçu au début des années vingt, complètement obsolète, et conçu dans l’esprit d’une guerre de position.) Peu de moyens financiers ont été accordés à l’armée, si bien qu’aucun projet n’a abouti. Le seul qui peut être considéré terminé est celui lancé par André Maginot, qui donna son nom à cette défense psychologique…

Tout ceci justifie l’expression « avoir une guerre de retard »…

 

Dès lors, les blindés furent employés différemment. Les stratèges Allemands préfèrent la mobilité et la rapidité et allient la force aérienne à la force blindée, et laissent le soin aux troupes hippomobiles et aux fantassins d’achever la résistance sporadique tout en escortant la logistique. Les blindés deviennent autonomes et forment des unités exclusivement constituées de chars, à l’inverse des armées Alliées qui préfèrent former des unités mixtes de chars et de fantassins. Autant dire qu’un groupe de chars Allemands n’en faisait qu’une bouchée : après avoir neutralisé les quelques chars Alliés, il s’en prenait à longue distance à l’infanterie dont l’armement était inadéquat.

Tout au long du Second Conflit Mondial, les chars vont devenir beaucoup plus résistants à l’épreuve des coups, tout comme les bunkers parfois souterrains, mais aussi comme les navires de guerre. Des armes anti-tank vont également être développées pendant ce conflit : fusils et canons spéciaux, mines, lance-roquettes portatifs, grenades antichars, obus perforants, bombes et plus tard missiles anti-tank. (Hellfire, Maverick etc…à têtes HEAT.)

 

C’est ainsi que je vais ouvrir une parenthèse pour en venir aux munitions nécessaires afin de percer les blindages.

 

On distingue deux types d’obus : les obus perforants (aussi appelés obus de ruptures) et les obus explosifs.

 

Tout d’abord, voici un article concernant les débuts des obus explosifs :

 

C'est en 1708 que l'officier de marine Masson proposa le premier boulet creux d'artillerie. A cette date, l'armée enterra son exposé, classé sans suite. Au cours des décennies suivantes, plusieurs artilleurs se sont intéressés à cette propulsion d'un boulet creux, chargé de matières incendiaires destinées à éclater dans le flanc d'un vaisseau, d'y mettre le feu, puis de le faire couler corps et biens.

Le projet revit le jour grâce au colonel de Bellegarde qui fit procéder à des recherches et des tirs de boulet de cette sorte, avant d'émigrer et d'emporter avec lui le fruit de ses expériences.

Deux officiers d'artillerie qui ont supervisé les travaux du colonel de Bellegarde (le Lieutenant François Fabre et le Capitaine Choderlos de Laclos) vont poursuivre les recherches, mais il se trouve que malheureusement, des éléments vont les mettre rapidement dos à dos et non côte à côte. En 1803, une maladie mortelle frappe Laclos tandis que Fabre est nommé directeur général des Forges.

Jamais la marine ne voudra utiliser cette arme jugée trop meurtrière pour l'ennemi, qui ne tarderait pas à la fabriquer et à l’utiliser à son tour contre nos vaisseaux, inférieurs en nombre. Ce qui privera Paris d'une place Trafalgar... Mais, grâce à la pugnacité de Fabre, Berthier les acceptera pour l'armée de terre.

Chantal HELAIN, in Historia 687,

Extraits

 

L’obus explosif est adapté pour détruire toute cible non blindée. En effet, un obus perforant n’est autre qu’une sorte de projectile lancé à une vitesse plus importante qu’un obus explosif dans le but de traverser une paroi épaisse ou trop dure pour qu’une explosion suffise à faire exploser la cible. On utilise donc simplement la force cinétique de l’obus. Employer un obus explosif contre un char ou un bunker est peu judicieux. Certes vous entamerez le blindage, mais plusieurs coups au même endroit vont être nécessaires pour que l’intérieur de la cible soit atteint. Au contraire, employer un obus perforant pour détruire une maison ou un véhicule est totalement inadapté. La maison (ou le véhicule) sera traversée de part en part, mais elle restera debout.

Un obus explosif est utilisé pour détruire un bâtiment non blindé telle qu’une maison, une voiture ou un groupe de fantassins. L’explosion détruit une maison, met le feu à un véhicule ou projette des shrapnels afin de tuer les fantassins, selon le type d’obus. Les obus chimiques (dits explosifs, donc à faible vélocité) HEAT (pour faire l’analogie avec l’actualité) (High Explosive Anti-Tank) projettent une matière brûlante (du propergol) lors de l’impact sous la forme d’un jet dirigé vers ce qui leur fait face, grâce à un petit tube dans le nez de l’obus. (Un blindage ou une paroi par exemple.) On peut dire que les obus HEAT sont donc incendiaires. Le blindage fond et est projeté à l’intérieur de la cible, tuant tout le personnel en les brûlant. Lorsque la cible est une maison, l’explosion n’est autre que la libération de ce produit brûlant, détruisant la pièce où il se trouve. Seulement, lorsque le blindage est trop puissant, l’obus HEAT ne parvient qu’à faire fondre une partie superficielle du blindage. Voir annexe.

 

Afin de percer les plus imposants blindages, il fallut trouver un obus résistant, capable de transpercer la cible avant d’exploser. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, des obus dits « de rupture » on été mis au point afin de couler les navires fortement blindés : cuirassés ou porte-avions. Ils furent également utilisés pour détruire les batteries côtières ou bunkers...

 

Les cuirassés rapides classe Iowa, lancés pendant la guerre mais sur plans de 1938, reçurent 3 ponts blindés :

Supérieur, de 38 mm, moyen de 153 mm et inférieur de 16 mm. Les géants japonais de la classe Yamato, 74 000 t en charge, plans de 1937, un seul pont : de 230 mm.

Fonction Protection,

Stratic.org (extrait)

 

Le principe de l’obus de rupture de base est simple. Il s’agit de percer le blindage et d’utiliser les morceaux de blindage en tant que nouveaux projectiles, en complément du projectile initial. Ensuite, il se passe un effet « boule de neige » puisque ces nouveaux projectiles incandescents et projetés à une vitesse très élevée vont transpercer d’autres parois etc… Le personnel se trouvant dans les pièces touchées est donc neutralisé par les shrapnels.

Un autre principe est de consolider un obus explosif pour qu’il puisse traverser les parois blindées avant d’exploser, un temps donné après. (Quelques millisecondes.)

 

Refermons temporairement la parenthèse pour en revenir aux chars modernes.

 

Les chars n’ont pu être utilisés de façon correcte lors de la guerre de Vietnam à cause de la végétation. En revanche, ce sont les hélicoptères qui firent leur apparition de manière très imposante, mais cela n’a pas suffit pour avoir la maîtrise du terrain.

 

La technologie a permis de développer des systèmes d’aides à la conduite du tir avec l’élaboration de télémètre laser couplé à un ordinateur balistique dont le but est de calculer la correction à appliquer à l’angle et à l’orientation du canon en fonction de la distance, direction et vitesse du but, au type de munition présent dans la culasse puisqu’un canon peut tirer plusieurs types d’obus, la vitesse et la direction du char tireur, la vitesse et la direction du vent etc. Il suffit d’envoyer une signature laser sur la cible et de tirer… A la portée de n’importe qui. Les parades à cette technologie n’ont pas tardées à venir : des détecteurs réagissants lorsqu’un rayon laser accroche le but indiquent que le but est visé. Il semblerait (et c’est encore logique) que la direction où le tireur se trouve est également  connue par le but. (Comme on localise la direction d’un émetteur radar par ondes électromagnétiques ou encore un émetteur sonar actif.) D’ailleurs, le principe de fonctionnement du télémètre laser est identique : on connaît la vitesse de la lumière (la célérité de la lumière) à l’altitude où l’on se trouve (données théoriques, mais variant selon le niveau d’humidité dans l’air, le climat… En temps de brouillard la vitesse de la lumière est moins élevée qu’en temps sec. Certes il s’agit d’une infime variation, mais on doit prendre en compte l’ensemble des données afin  d’obtenir une distance précise) donc il suffit d’envoyer un « ping » sur la cible et de calculer le temps α1 qu’il met pour revenir. Avec ce principe, on connaît la distance séparant le tireur du but. Il suffit de renouveler le processus après un temps donné t et de calculer la différence des deux temps α1 et α2. On obtient ainsi un temps v qui n’est rien d’autre que le temps image de la distance parcourue pendant un temps donné t. Avec les informations déduites du calcul simple de la distance par rapport au temps, on obtient la vitesse.

Ce principe est utilisé par les forces de l’ordre pour effectuer des contrôles de vitesse, soit par radar par ondes électromagnétiques, soit par radar laser. Il est utilisé dans la marine pour des applications civiles (sondeurs pour connaître la profondeur d’eau en dessous de la quille d’un bâtiment submergé ou immergé) mais aussi militaires pour calculer la distance entre l’émetteur et le but aérien, terrestre, immergé ou submergé. L’orientation est connue par le mouvement de rotation de l’émetteur-récepteur d’ondes. (Sachant que la lumière n’est autre qu’une onde ayant une fréquence très élevée alors que le son audible est inférieur à vingt ou vingt-cinq KiloHertz, et supérieur à vingt ou vingt-cinq Hertz, ceci dépendra des capacités de chacun.) L’émetteur va donc envoyer une multitude de « pings » en un temps très court, ce qui va permettre d’avoir une résolution de qualité variant avec le nombre de « pings » par secondes pour rester dans le système SI.

Une autre application d’ordre météorologique est très connue : celle de connaître la distance nous séparant d’un impact de foudre. En calculant le temps entre l’apparition de l’éclair et la perception du tonnerre. (En négligeant le temps mis par la lumière pour vous parvenir, et en négligeant le problème de la température, la distance se calcule en multipliant le temps en seconde et la vitesse du son qu’on arrondira à 1 225 Km/h, soit 340,278 m/s ou encore 340 m/s. Si le tonnerre met cinq secondes pour vous parvenir, l’impact sera tombé à environ 1,7 Kilomètres.)

Des problèmes dus à la réfraction de la lumière lorsque le rayon traverse une plaque de verre ou de plastique, ou un nuage plus au moins chargé d’eau, ou aux différentes températures des couches d’eau lorsqu’on se trouve en possession d’un sonar ou asdic déforment les données obtenues. C’est notamment le cas lorsqu’on plonge un objet rectiligne dans l’eau, on remarque qu’il est « cassé » à l’endroit de séparation entre l’air et l’eau. Ce phénomène est lié à la vitesse de la lumière (ou de l’onde employée, sonore ou lumineuse) dans les différentes couches traversées par ce même rayon ou onde. (La vitesse de la lumière varie.) Alors, en superposant plusieurs couches (séche, humide, brouillard puis fumée par exemple) on obtient un résultat peu fiable.

La parade est de lancer des grenades fumigènes dans la direction du tireur, ce qui rend inopérant son système laser. Soit le tireur utilise les données précédemment obtenues, dont la fiabilité diminue avec le temps, (un ou plusieurs paramètres peuvent avoir changé) soit il attend que la fumée se dissipe (pour voir la cible masquée derrière le rideau de fumée ou pour pouvoir se servir à nouveau de son télémètre) en risquant une réplique de la part de l’adversaire, (l’adversaire ne voit plus non plus son ennemi) soit il se passe de télémètre et effectue la surélévation et la correction lui-même.

D’autres parades électroniques existent et consistent à brouiller l’onde reçue, ce qui rend le résultat totalement incrédible mais le tireur peut savoir que le but est en train de brouiller l'onde.

Ce système d’aide permet même de pouvoir tirer sur des hélicoptères avec la pièce principale, sans plus de difficulté. La seule problématique sera le possible changement de direction du but entre le moment où vous « pinguez » le but et le moment où l’obus l’atteindra.

 

Concernant le moteur d’un char Abrams M1A2, il est actuellement capable de développer 1 500 chevaux, pour 21,6 chevaux par tonne. (Un coefficient compris entre 20 et 25 signifie que le char possède un bon rapport poids-puissance. Un char trop lourd ou trop peu puissant possède un coefficient inférieur à 20 hp/ton.) Au début, les moteurs fonctionnaient à l’essence, ce qui favorisait les incendies. Lors du Second Conflit Mondial, on développa le moteur diesel, les chars explosaient moins facilement, sauf en cas de coup dans la réserve de munition. (Il est à noter qu’en ce qui concerne le char Abrams, lorsque le magasin à munitions est touché, six autres obus sont stockés ailleurs dans le char, bien qu’en général un coup au but à cet endroit peut sembler fatal au moins pour l’équipage, les faits ont déjà paradoxalement démontré l’inverse.) Le char Abrams fonctionne à l’aide de turbine à gaz. Pour diminuer le risque d’incendie, un gaz spécial non nocif est présent à l’intérieur du char, mais ceci ne constitue pas un rempart à un coup mortel.

 

Le blindage (Chobham dans le cas des Abrams) des chars est inégal. Le moteur n’est protégé que par un blindage arrière de 75 mm dans le cas du M1A1.

L’avant de la tourelle est renforcé par un blindage Chobham de 380 mm, (ce blindage est composé d’uranium neutralisé, métal dense et quasiment gratuit puisqu’il s’agit d’un déchet recyclé en élément de protection. Bien sûr le métal, bien que très faiblement radioactif (l'uranium est un mélange de trois isotopes : U235,  U234, et U238. Quand la quantité d'U235 est inférieure à 0.711 pourcent, l'uranium est classé comme appauvri, ou neutralisé. L'Uranium Appauvri – ou uranium neutralisé - employé dans les applications militaires possède moins de 0,2% d'U235) est recouvert d’acier afin de minimiser les risques possibles de radiation) l’avant châssis par 410 mm, les côtés tourelle 300 mm et les côtés châssis 200 mm.

Comme vous l’aurez remarqué, un char est conçu pour un combat frontal. De plus, lorsque la tourelle est dirigée à 180°, le canon ne peut être abaissé à un angle égal à celui correspondant à une position de tourelle tournée à 0 et encore moins à 90 ou 270°.

Le profilage des chars est étudié pour faire ricocher les obus et pour augmenter le blindage effectif. Un blindage de 100 mm d’épaisseur, incliné à 45° possède une épaisseur effective de 141 mm.

Le blindage composite à l’uranium neutralisé est très difficile à usiner puisque le métal est très dur, qu’il possède une température de fusion de 1 130°C et une température d’ébullition de 3 850°C. C’est pourquoi les profils « au couteau » des chars et autres véhicules qui l’utilisent en tant que blindage.

 

Si le blindage des chars se solidifie de jour en jour, si les bunkers sont munis de plusieurs parois épaisses en étant enterrés… Il faut adapter l’armement qui n’est plus adéquat. C’est un cercle vicieux, stoppé (dans le cas des chars) par les paramètres rapport poids-puissance (chevaux par tonne) et pression au sol (Kilogrammes par centimètres carrés) dans un premier temps, et ensuite par la capacité financière dans la recherche pour l’armée dans un second temps, qui rend impossible à un pays ayant une économie faible de pouvoir développer un blindage adapté aux armes adverses et également des armes adaptées au blindage des pays adverses.

 

Concernant les forces aériennes, le blindage ne protège que légèrement le pilote, car il alourdirait l’avion ou l’hélicoptère. En revanche, on constate la disparition de cuirassés tout comme des canons de marine.

L’explication se situe du côté financier. Il n’est pas rentable d’utiliser plusieurs centaines de millions de Dollars ou quelques milliards de Dollars afin de construire un bâtiment fortement blindé qui sera détruit par un simple missile anti-navire à tête d’uranium neutralisé. Un tel navire n’a plus raison d’être puisque les batteries ou canons de DCA ont une portée, une puissance et une précision moindres par rapport au missile guidé. En revanche, le coût de revient de tourelles d’artillerie navale est exorbitant, y compris en terme de maintenance. Une simple plate-forme lance-missile suffit. Si il fallait doter les navires de blindage spécifique, nous pourrions, là, parler de risque de pollution, car il serait nécessaire de construire des bâtiments dotés de cinquante mille à cent mille tonnes d’uranium appauvri. 0,2 pourcent de cette masse représente néanmoins cent à deux cent tonnes d’U235, si le bâtiment est coulé (à l’aide de plusieurs torpilles ou missiles capables de percer ce blindage) ces quelques centaines de tonnes d’U235 se retrouvent au fond de la mer.)

D’autre part, le combat moderne impose mobilité et rapidité, incompatibles avec cette masse de blindage. Les bâtiments de volume important, autant sur mer que sur terre ou air sont à proscrire, car immédiatement détectés par les satellites ou radars. De plus, plus le volume de la cible est important, plus la chance de porter un coup sur cette cible est grande.

Nous en venons à l’élaboration de profils ou matières « furtives ». Les profils sont élaborés de façon à réduire la signature radar (profilages incompatibles avec des blindages surdimensionnés ou des volumes trop importants)  et matières capables d’absorber les ondes électromagnétiques par exemple. (Peintures spéciales, de couleurs claires en dessous des avions ou sur les navires pour qu’on les confonde avec la couleur du ciel, et peintures plutôt sombres au-dessus des avions pour que vus du ciel, on les confonde avec le sol sombre la nuit ou au-dessus des forêts, villes, villages ou étendues d’eau.)

 

Je pourrais encore traiter beaucoup de points essentiels, mais je vais terminer par un point de vue balistique sur les munitions et blindages, pour conclure ce petit exposé allégé, car j’ai conscience que le lecteur ne maîtrise pas forcément le vocabulaire et les stratégies spécifiques.

 

Suite à l’apparition de blindages de plus en plus consistants ou résistants, de moins en moins traversables, que des munitions explosives ou cinétiques ne pouvaient plus traverser, sont apparues les munitions à l’uranium inerte.

En fait, il s’agit du même métal que celui composant le blindage Chobham.

Actuellement, on fabrique des balles, obus, bombes ou missiles à l’uranium inerte.

Le principe est simple et très avantageux :

Lorsque la flèche d’uranium neutralisé entre en contact avec un solide, celle-ci grâce à sa dureté va dans un premier temps percer le solide, puis s’échauffer, atteindre sa température de fusion, faire fondre le solide tout en continuant sa trajectoire grâce à son importante force cinétique fournie au moment du tir. Ensuite, la flèche va s’auto-aiguiser, va projeter les morceaux incandescents du solide (blindage, béton armé) à l’intérieur de la cible tout en brûlant tout ce qui se trouvera sur son passage en raison de sa température de fusion élevée… Jusqu’à son immobilisation, où elle refroidira comme la cible.

Le résultat est donc très rentable puisque cet obus remplit la fonction d’un obus explosif à tête renforcée, tout en étant très peu cher puisqu’il s’agit d’une flèche de petit diamètre dont le noyau est constitué de déchet neutralisé d’uranium, recouvert d’une protection.

L’obus est donc tiré par un canon standard de 120 mm par exemple, à âme lisse, et possède une vitesse initiale lui fournissant la force cinétique nécessaire pour percer tout type de blindage. Exactement ce qu’il aurait fallu pour couler les cuirassés géants lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Un obus APFSDS (pour Armor Piercing, Fin Stabilized, Discarding Sabot) possède une vitesse initiale de 1 661 m/s, mais sa capacité de pénétration diminue en fonction de la distance du but.

Un obus HEAT possède quant à lui une vitesse initiale de 1 330 m/s, mais sa capacité de pénétration diminue en fonction du type de blindage de la cible. La faible vélocité d’un obus explosif fait qu’à longue distance, le but a le temps de changer de position avant l’impact et peut éviter un tir mortel. (Limite de portée aux environs de quatre à cinq Kilomètres.)

Les missiles et les bombes à l’uranium neutralisé sont appelés « munitions perce-bunkers ».  C’est-à-dire que la munition sera utilisée afin de percer un bunker enterré à environ cinquante ou cent mètres dans le sol, tout dépendra de la constitution du sol. (On pénètre beaucoup plus facilement dans le sable que dans la roche !)

Le missile en question, lorsqu’il est tiré, va prendre de l’altitude afin d’augmenter sa vitesse lors de sa descente, et donc sa force cinétique. Il va parcourir le maximum de distance à très haute altitude pour deux raisons : celle que je viens d’énoncer (pouvoir percer plusieurs dizaines de mètres de solide) et pour consommer le moins de carburant possible. (Le missile est en orbite autour de la terre et redescend au dernier moment, le plus perpendiculairement possible avec le sol.) Le missile possède un renfort en uranium inerte à l’avant afin de pouvoir pénétrer dans le solide. Lors de la pénétration dans un bunker enterré par exemple, le missile va comprimer la terre, roche ou autre élément constituant le sol et va percer la paroi du bunker en projetant les constituants du sol et de la paroi à l’intérieur du bunker. La pièce percée et les pièces avoisinantes sont écrasées. Si le missile est équipé d’un étage « explosif » alors il va exploser avec un laps de temps de décalage afin d’écraser ou de faire exploser le restant du bunker. Ceci reprend donc le même schéma que la bombe.

Les autres missiles sont souvent à basse vélocité, donc souvent à tête HEAT. (Sauf en ce qui concerne les missiles anti-aéronefs, qui doivent avoir une vitesse - ou vélocité - plus importante que leur cible - avions, hélicoptères, missiles… - et qui doive faire exploser la cible, sans pour autant avoir de tête renforcée.) Il faut savoir qu’un obus HEAT est tout autant adapté qu’un obus sabot pour détruire un hélicoptère. (Dans la théorie, car un HEAT est moins rapide qu’un sabot, donc laisse plus de temps à la cible pour changer de position.)

 

Certaines anomalies portent à croire qu’il est nocif de rester à proximité d’un impact causé par des munitions à l'uranium neutralisé. Ce n’est pas une surprise, puisque la munition est formée d’uranium, seulement la polémique incrimine les autorités de ne pas avoir insisté sur le fait qu’il était possible de développer un cancer suite à l’exposition aux poussières d’uranium inerte. Des soldats ont campé à proximité de carcasses de véhicules détruits grâce à ce genre de munition. Plusieurs développent des cancers ou générèrent des enfants malformés. Même si ce fait s’ajoute à d’autres erreurs (inhalation d’insecticide très puissant, par méprise des consignes du fabriquant. A ce sujet, j'insisterai sur la puissance des insecticides. Le Zyclon B, employé par les SS dans les camps d'exterminations pendant la Seconde Guerre Mondiale n'était qu'un insecticide !) on ne peut pas l’ignorer. Pour donner un élément de comparaison, par exemple un bon fumeur a autant de risque de développer un cancer en fin de vie (après soixante ans) et à condition qu’il ait commencé à fumer avant l’âge de vingt ans, qu’un soldat non fumeur s’étant trouvé à côté d’une carcasse détruite par munition à l’uranium inerte pendant une durée d’une douzaine d’heures. (A condition que l’impact ait eu lieu dans la même journée et qu’il ne pleuve pas. Sinon, les poussières potentiellement dangereuses sont clouées au sol.)

A un ou plusieurs kilomètres, même en cas de vent, la poussière est diluée, une partie retombe, une autre se noie dans les étendues d’eau immense de la planète et ne représente que peu de danger, sauf en cas de conflit mondial où plusieurs milliers de tonnes d’uranium, même inerte, serait disséminé un peu partout et pourrait causer quelques dommages.

 

Pour en terminer avec cette introduction sur les chars, je vais présenter les différents types de blindés modernes

 

Le MBT (Main Battle Tank) tel qu’un Abrams est le char standard, progéniture de son esquisse pensé pendant la Première Guerre Mondiale. Actuellement doté d’une tourelle et d’un canon principal de calibre compris entre 120 et 125 mm généralement, de fort blindage, de chenilles et de moyen de communication. Ce char a généré des variantes, car il est devenu nécessaire de transporter les hommes de manière rapide tout en étant à l’abri. Ainsi sont nés les APC (transport de troupes blindés) qui ne possèdent pas d’arme de haut calibre. Puis sont apparus les IFV (véhicule de combat d’infanterie) tels que le M2 Bradley possédant un canon de faible calibre (25 mm) tirant des munitions perforantes ou explosives ainsi qu’un double lanceur de missiles TOW 2 (anti-chars, à tête HEAT) monté en série, possibilité d’adapter un second lanceur double, possédant la capacité de se défendre contre les avions surtout grâce à un lance-missile Stinger (portatif) et possédant des meurtrières pour permettre à l’équipage de se servir de ses armes légères – les M3 sont des M2 de cavalerie emportant seulement deux passagers contre sept pour le M2 mais davantage de missiles TOW 2 et SAM Stinger – le but de ce genre de véhicule est de protéger son équipage, y compris lorsque celui-ci est à l’extérieur du blindé. En fait, le tandem Bradley-infanterie a le même dessein qu’une mère protégeant ses enfants. Les soldats bénéficient d’un bunker mobile avec toutefois les inconvénients du volume de ce blindé (surtout de sa hauteur) qui n’est pas négligeable et de la faiblesse de son blindage, ce qui va plutôt dans le mauvais sens. D’autres types de chars ont été créés, dans le  but de transporter un poste de commandement, de remplir une fonction spécifique telle qu’être une « plate-forme » lance-missiles. Des outils peuvent s’adapter sur les chars de façon à détruire les mines pouvant se trouver au-devant du char par exemple.

 

Le canon n’est plus une arme d’avenir, celui-ci se verra remplacé par le missile, capable de corriger un tir manqué ou d’atteindre une cible cachée ou à une distance hors de portée par les canons ; même si le prix des missiles empêche les petits pays de suivre les grands, ils sont obligés de s’aligner par la force des choses (ou alors – comme nous l’a démontré le cas Irakien – sont balayés en quelques jours de combats) et alors, ne sont pas capables de rivaliser avec eux. Mieux vaut s’écraser et tenter une alliance.

La guerre en Irak (Mars 2003) montre qu’on entre dans une nouvelle ère. Les chars et les stratégies devront être réadaptés à un combat de rues, les protections individuelles devront parer à une attaque kamikaze, le personnel devra être formé au combat contre des civils terroristes au milieu de civils pacifistes et les idéologies et stratégies politiques devront évoluer de façon à pouvoir adopter la meilleure défense contre le terrorisme.

Il ne faut pas pour autant abandonner les tactiques et matériels développés ces vingt dernières années, car un conflit standard peut toujours éclater tel un orage. (Cela ne prévient pas.)

 

 

Annexes

 

 

Le blindage et les têtes.

 

 

Energie cinétique et obus "Sabot" :

 

Toutes les pièces fonctionnent sur le même modèle. Un obus et une charge explosive sont placés au fond d'un long tube. (Canon.) La base du tube est fermée, l'autre bout, non. La charge explosive crée un gaz chaud en expansion. Il propulse la charge hors du tube à grande vitesse. A la sortie du tube, les obus à haute vélocité atteignent une vitesse de 1 000 à 2 000 mètres par seconde. Les obus anti‑char "à l'ancienne", dans les années 40 et 50, avaient une tête renforcée. Ils étaient destinés à frapper le blindage avec suffisamment de force pour pénétrer à l'intérieur et alors faire exploser la petite charge qui se trouvait dans leur tête. La recherche balistique a ensuite démontré que la fragmentation du blindage et la force du cône avant étaient beaucoup plus destructrices que l'explosion qui suivait. En d'autres termes, les dommages étaient causés par le transfert de l'énergie cinétique de l'obus vers le blindage. En conséquence, les obus perforants actuels sont entièrement fait de métal extrêmement dur, sans aucune charge intérieure. Quand il pénètre, des morceaux du blindage et les restes de l'obus volent à l'intérieur du char, détruisant et l'équipage et l'équipement.

Il a fallu encore plus d'esprit créatif pour imaginer le dernier‑né des obus pénétrants l'obus "Discarding sabot". Cet obus composite est assemblé autour d'une sorte de mince barreau de métal extrêmement dense. Ce barreau est entouré d'un sabot en deux morceaux qui permet de le fixer à l'avant d'une douille normale, afin d’adapter le diamètre du barreau au diamètre de la douille de façon à pouvoir être tiré par un canon de 120 mm par exemple. Quand le coup est tiré, la charge dans la douille explose propulsant le tandem barreau‑sabot le long du tube. Dès qu'il en sort, les morceaux du sabot se séparent en l'air et le barreau continue seul son chemin à une vitesse très élevée. Au départ, les obus "Sabot" étaient tirés par des canons rayés dont les rainures faisaient tournoyer et le sabot et la cheville. (Qui alors n'avait pas d'ailettes.) Comme la plupart des chars ont maintenant des canons lisses, ces "barreaux" ont de petites ailettes pour des raisons de stabilité en vol.

Les "barreaux" sont généralement en alliage de tungstène, (comme le carbure de tungstène) qui est plus dur que l'acier, ou des barreaux dont le coeur est en uranium neutralisé (ce matériel est toutefois moins puissant. Le tungstène possède une température de fusion de 3 400°C et d’ébullition de 5 700°C. L’uranium neutralisé possède quant à lui un point de fusion à 1 130°C et d’ébullition à 3 850°C mais il a l’avantage d’être fourni gratuitement. Le tungstène est d’autre part deux fois plus dur que l’uranium neutralisé, avec une dureté de 500 Wickers contre 250 Wickers seulement pour l’uranium neutralisé) plus dense que l'acier, et concentrant donc dans son centre plus de puissance.

Densité des matériaux pour comparaison : Eau, 1 ; Acier, 7,8 ; Bronze, 8,4 à 9,2 selon le mélange ; Plomb, 11,3 ; Uranium, 18,7 ; Uranium appauvri, 19,1 ; Tunstène, 19,3.

Une enveloppe de métal autour du cœur d'uranium neutralisé empêche à la légère radioactivité résiduelle de se dégager.

 

Les obus et les têtes HEAT :

 

Les têtes HEAT, (anti‑char à haut pouvoir explosif) connues aussi sous le nom de têtes "à énergie chimique" ou "à charge profilée", ont été développées pendant la Seconde Guerre Mondiale pour les pièces à basse vélocité, et presque aussitôt utilisées également pour les roquettes anti‑chars légères.

La tête explosive des munitions HEAT a la forme d'un cône inversé. Les côtés et l'arrière de la tête de l'obus sont en métal très dur, alors que le nez est en métal très léger. Quand il touche sa cible, un contact placé dans le bout de la tête met à feu la munition. Celle‑ci explose dans le sens de la moindre résistance, qui est droit devant, à l'intérieur du tube du nez. L'explosion n'est rien d'autre qu'une expulsion de gaz brûlants qui émerge hors du nez de l'obus. Mais ce jet est tellement chaud qu'il se mêle au métal du blindage, diffusant un peu partout des morceaux de métal en fusion et des gaz brûlants. Ce qui n'est pas détruit est à coup sûr brûlé. Les têtes HEAT actuelles ont de petits tubes dans le bout de leur nez pour concentrer l'explosion en un jet le plus chaud et le plus dense possible.

Toutes les têtes HEAT fonctionnent de la même manière quelle que soit leur vélocité. Ce sont donc des missiles et des obus relativement lents dont le pouvoir de pénétration est le même que les munitions cinétiques à haute vélocité. En fait, la plupart des missiles et des obus HEAT de fort calibre peuvent pénétrer dans une épaisseur d'acier supérieure à tout ce qu'arrive à faire le plus puissant des canons de char à haute vélocité.

Les obus HEAT étaient si efficaces que certains canons de chars furent redessinés pour ne tirer qu'eux. Les têtes HEAT ont plus d'impact si elles ne tournoient pas, ce qui donne encore un avantage aux missiles et aux fusées par rapport aux obus tirés par un canon rayé. Un pays alla même jusqu'à imaginer une tête HEAT tournant dans l'autre sens pour contrebalancer l'effet de ses canons rayés. C'était finalement une bonne raison pour passer au canon à âme lisse.


 Le blindage

 

L'acier :

 

Au début du siècle, les blindages d'acier étaient déroulés en plaques, coupés aux dimensions, et ensuite assemblés et rivetées ensemble. Cependant dans les petits conflits des années 30 et dans les premières années de la Seconde Guerre Mondiale, les militaires découvrirent que les chocs des explosions les plus proches et des coups superficiels arrivaient souvent à faire sauter les rivets. Ceux‑ci produisaient des ricochets à l'intérieur du véhicule avec les effets qu'on imagine.

On souda alors les plaques ensemble ou, mieux, on les coula d'une seule pièce.

Aujourd'hui le blindage des chars est coulé en quelques grandes pièces de plusieurs tonnes. Le système de moulage et de traitement produit un durcissement spécial sur la surface extérieure. Ce côté durci détourne les obus ou fait éclater les plus faibles charges. La texture moins solide de l'intérieur assure qu'en cas de pénétration de la surface, l'ensemble du blindage ne va pas éclater. L'intérieur de la structure est souvent couvert de Kevlar ou d'un autre produit "balistique". Cela empêche la diffusion de fragments de blindage ou d'obus à l'intérieur du char en cas de pénétration. Ce revêtement balistique est censé arrêter au moins les plus gros fragments, réduisant ainsi les dommages et les blessures infligées par une pénétration.

 

Blindage incliné, Blindage Arrondi :

 

Depuis le fameux T‑34, (produit en 1941) les chars ont utilisé les blindages inclinés pour augmenter l'épaisseur réelle de leur blindage, mais aussi les ricochets. Un des premiers remèdes contre les têtes HEAT fut de changer la forme des plaques de blindage. Au lieu d'assembler les plaques à angle droit, dans les années 50, les corps et les tourelles des chars furent dessinés avec des angles arrondis. Ce blindage permettait aux coups de mieux rebondir, ou au moins aux obus HEAT et à leur jet de gaz de frapper le blindage selon un angle qui dévierait le jet dans l'air, plutôt qu'au coeur du char. Bien entendu, un tir de HEAT de plein fouet reste fatal.

 

Le blindage composite :

 

Les blindages composites et Chobham furent inventés dans les années 70. Ce blindage est fait de couches de métal à haute densité/haute résistance et de céramiques plastiques de haute résistance à la chaleur. Les couches non métalliques jouent le rôle de pièges à chaleur ou de réflecteurs, réduisant la température du jet de gaz beaucoup plus vite que le métal. Cela veut surtout dire que le jet pénètre moins profondément.

 

Chobham et autres composites :

 

Le blindage composite a une surface extérieure d'acier durci, comme les blindages normaux. Mais en dessous, on trouve des couches successives de métaux et céramiques. Sur les Abrams, la première couche intérieure est en uranium inerte, une substance presque deux fois et demie plus dure que l'acier. D'autres couches suivent : céramique et métaux. La céramique résiste mieux à la chaleur, et les métaux résistent mieux à l'énergie cinétique. L'effet global, c'est celui d'un blindage qui résiste à l'énergie cinétique au moins aussi bien qu'un blindage classique, et qui absorbe le jet brûlant d'un obus HEAT si bien qu'ils en deviennent presque inutiles.

La couche finale intérieure du blindage est un plastique ou un métal spécial qui résiste à l'éclatement au moins aussi bien que le tissu "balistique".

Le mélange exact du blindage Chobham est plus complexe qu'un simple empilage. Les céramiques peuvent être coulées dans une structure en nid d'abeille, ou le contraire. Les couches peuvent venir l'une sur l'autre ou se recouvrir selon des systèmes complexes.

Tous les blindages ont en commun qu'ils sont fabriqués en plaques. Les chars qui "adoptent" ce nouveau blindage doivent abandonner les formes arrondies et revenir aux angles aigus. D'où le profil au couteau du M1xx, du léopard et du châssis avant des séries T‑72 et T‑80 Russes.

 

Le blindage réactif :

 

Pendant ce temps, les Israéliens développaient une défense bien plus simple contre les HEAT. Ils accrochaient de petites boîtes explosives renforcées à l'extérieur du véhicule. Insensibles au shrapnel et aux balles, ces conteneurs explosent au contact d'un obus HEAT, mais ils le font vers l'extérieur, rendant inopérant le jet de gaz du HEAT. Cela réduit de beaucoup la pénétration du blindage. Les Israéliens appellent cela un blindage "Blazer".

Le blindage réactif peut être adapté à presque tous les types de blindages, et donne au véhicule une bonne protection contre les HEAT. Il a cependant des désavantages. D'abord cette épaisseur de "boîtes" peut piéger les obus et les dévier vers d'autres parties du char, quelquefois plus vulnérables encore. Ensuite, dès qu'un conteneur a arrêté un HEAT, le char perd à cet endroit, sa protection. Cela risque de tourner mal si un autre HEAT frappe au même endroit. Enfin, dernier inconvénient, le char transporte aussi des équipements ou du personnel à l'extérieur, tout près de ces boîtes. En plus, les blindages réactifs ne résistent pas aux obus à haute vélocité. Les boîtes explosent sans pouvoir rien arrêter, alors que l'obus poursuit son chemin.

 

Les alliages légers :

 

Quelques chars légers et beaucoup d'AFV légers (transport de troupes) ont abandonné l'acier pour des alliages de métaux légers. L'aluminium est un des plus communs. Par exemple, les Etats-uniens utilisent l'aluminium pour leur M113 et leur M2/M3. La Russie a même utilisé des alliages de magnésium pour certaines parties de ses BMP. Dans les deux cas, ce ne fut pas un franc succès. Ces métaux avaient un point de fusion bien inférieur à celui de l'acier. Quand ils sont pénétrés, des fragments du blindage prennent réellement feu, diffusant du métal en fusion autour du véhicule. En Afghanistan, les BMP en feu étaient très communs. Le mauvais choix de la place des réservoirs a beaucoup contribué évidemment à la fâcheuse tendance qu'avaient les BMP à se transformer en torche.

 

Le HEAT amélioré :

 

Pour combattre le blindage réactif, de nouvelles têtes HEAT ont été inventées. La tête "à deux étages" a une petite charge explosive au bout d'une sonde. Cette charge est supposée mettre hors d'état le blindage réactif. Bien sûr, la (bonne) charge suit, et s'attaque au blindage exposé à nouveau. Aujourd'hui, le missile TOW 2 a une tête de ce genre.

L'autre technique, c'est d'augmenter le diamètre de la tête HEAT. Cela crée un jet de gaz encore plus puissant, ce qui lui permet de compenser l'explosion réactive, ou de pénétrer plus profondément dans des matériaux composites. La tête du missile Hellfire a été conçue dans ce sens.

On ne sait pas grand chose de la quantité de dommage infligée par un tir non­ pénétrant. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, un tir de ce genre pouvait très bien blesser ou tuer l'équipage, notamment pour les chars qui utilisaient un blindage à rivets. Bien soudés ou bien moulés, ils passaient mieux l'épreuve, mais l'équipage était encore grièvement blessé par le choc, les éclats intérieurs de blindage filant partout dans le char à partir du point d'impact. De plus, les chars de la Seconde Guerre Mondiale tiraient avec des calibres compris entre 50 et 85 mm. Les obus actuels atteignent 120 à 125 mm et emportent une charge double ou triple. Même avec des revêtements anti­-éclats et de nouveaux blindages composites, un coup au but qui pénètre en partie le blindage peut provoquer des effets secondaires très destructifs.

Les dommages indirects sont spécialement importants dans le cas d'un Abrams atteint par un ATGM (Anti-Tank Guided Missile) ou un HEAT. Si les dommages indirects ne sont pas un problème, l’Abrams peut négliger les missiles tirés sur son avant parce qu'il n'ont pratiquement aucune chance de pénétrer. Cependant, si des dommages indirects peuvent survenir, les tirs d'ATGM pourront tuer les membres d'équipage ou causer d'autres dommages.

 

OBUS_HEAT

OBUS_SABOT

apfsds

BA

LBI

LBC

 

Sources

 

Advanced Technology Warfare

Modern Land Combat

The modern US Army

Weapons and Tactics of the Soviet Army – New Edition

USAREUR

Armor

International Defense Review

Jane’s All the World’s Aircraft

Jane’s Armor & Artillery

Jane’s Defence Weekly

Jane’s Infantry Weapons

Soviet Military Power

Operator’s Manual, Tank, Combat, Full-Tracked, M1

Organizational & Tactical Reference Data for the Army in the Field

Tank Combat Tables

The Tank & Mechanized Infantry Battalion Task Force

Tank Platoon

Stratisc.org

FAS.org et l'ensemble des sites liés

RMC Vol. 4 N° 1 et 2

Historia 687

Encyclopedia Encarta 2003

Quelques autres sources indispensables pour obtenir des renseignements d’ordre physique sur les matériaux, et d'ordre médical

 

 

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© Pascal VILLARS